Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Jean II, duc d’Alençon, surnommé le Beau, fils de Jean Ier, naquit en 1409.
Il aimait le faste et la bonne chère, avait les plus beaux chevaux et l’équipage de chasse le plus brillant qu’il y eût alors en France.
Fils et petit-fils de princes morts pour leur patrie, il servit aussi l’état avec gloire, fut fait prisonnier à la bataille de Verneuil, en 1424; et, maître de recouvrer sa liberté, il préféra la captivité au déshonneur.
Mais ayant eu l’imprudence de s’attacher ensuite au Dauphin, depuis Louis XI, et de traiter, à la sollicitation de ce fils dénaturé, avec les Anglais, contre Charles VII, il fut le premier exemple d’un prince du sang solennellement condamné à mort, en présence et en personne, par le roi dans sa cour des pairs ; le comte d’Artois, le roi de Navarre, Charles-le- Mauvais, le duc de Bretagne, n’avaient été jugés que par contumace. L’arrêt fut rendu à Vendôme, en 1458.
Charles VII, aussi clément que juste, fit grâce de la vie au duc d’Alençon, mais il le tint enfermé, pendant tout son règne, au château de Loches.
Le Dauphin Louis, parvenu au trône, s’empressa de lui rendre la liberté et de le réhabiliter; cela était presque juste, il était son complice. Ayant ensuite entretenu des intelligences contre les intérêts de Louis XI, avec le duc de Bourgogne, Charles-le-Téméraire, il y eut un second arrêt de mort prononcé contre le duc d’Alençon, le 18 juillet 1474.
Le roi commua la peine en une prison perpétuelle. Jean II mourut en 1476; René, son fils, fut une des malheureuses victimes de Louis XI.
Son costume : Son bonnet est bleu de ciel, surmonté de plumes jaunes. La casaque, ouverte d’un côté, est écarlate doublée d’hermine. Le justaucorps à manches étroites est bleu. Ses longues chausses et ses souliers sont noirs. Cette figure est extraite d'un manuscrit précieux de la Bibliothèque royale.
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