Gravure de Léopold Massard et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Jean Juvénal des Ursins naquit à Paris, en 1388, et suivit d’abord la carrière du barreau. Conseiller et maître des requêtes en 1416, il fut ensuite pourvu de la charge d’avocat-général au parlement, et montra dans ces différents emplois beaucoup de talent et d’intégrité.
Ayant embrassé depuis l’état ecclésiastique, il fut élu successivement, en 1432, évêque de Beauvais ; en 1444, évêque de Laon ; et en 1449, archevêque de Reims. Député la même année avec le brave Dunois, à Rouen, il contribua beaucoup à préparer l’expulsion des Anglais de la Normandie. Il tint, en 1455, un concile métropolitain à Soissons.
L’année suivante, il présida les évêques chargés de réviser le procès de Jeanne d’Arc, et fit justice des absurdes imputations dont les Anglais avaient essayé de flétrir la mémoire de cette héroïne.
Ce fut Juvénal qui sacra Louis XI, en sa qualité d’archevêque de Reims. Ce monarque avait promis, à son sacre, de ne point augmenter les impôts ; mais il ne tarda pas de violer son serment. Les habitants de Reims furent les premiers à se révolter. Juvénal ne négligea rien pour les ramener à l’ordre, et saisit cette circonstance pour faire entendre au roi de dures vérités.
En 1486, il assista aux États de Tours, et il y parla vivement sur la nécessité de ne point démembrer de la couronne la Normandie, que Louis XI avait été forcé de promettre à son frère par le traité de Conflans. Cet illustre prélat mourut à Reims en 1473, et fut inhumé dans l'église cathédrale.
On a de Jean Juvénal : l'Histoire de Charles II, et des choses mémorables advenues pendant les quarante- deux années de son règne (de 1380 à 1422). Cette histoire est écrite avec beaucoup de naïveté, et contient des détails curieux.
Son costume : Jean Juvénal des Ursins est représenté debout, les mains jointes et devant une table, sur laquelle est un livre ouvert. Sa coiffure est «n chapel noir à petit rebord. Son costume se compose de deux tuniques ou robes. L’une, celle de dessous qui s’aperçoit près du cou, au bout de la manche gauche, et par la large ouverture pratiquée à la manche droite de la tunique de dessus, est noire ; l’autre, celle de dessous, est brune de Sienne naturelle, relevée de dessins noirs. L’escarcelle est blanche, et a une riche fermeture en or.
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