Gravures (de Léopold Massard) et textes extraits de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Son costume : Les gardes du corps des deux gravures présentées ici appartiennent à une miniature faite du temps de François Ier, et sont les seuls de cette époque qui soient à notre connaissance. Le garde ci-dessus porte un hoqueton ou corselet vert-brun sur lequel est en or une salamandre couronnée. Le tonnelet et les bouffettes se composent de bandes d'étoffes de diverses couleurs : les deux premières du tonnelet sont ocre-jaune, les deux autres qui suivent sont laque-amarante, les deux qui viennent immédiatement après sont vert-foncé. Les bandes qui forment les bouffettes se reproduisent de deux en deux, d'abord laque amarante, puis ocre-jaune et enfin vert-foncé. Le bas des bouffettes est décoré d'or, ainsi que le haut du corselet et les entournures des bras qui sont doublées écarlate. Sous ce premier vêtement on en aperçoit un autre qui couvre la partie supérieure du cou et les avant-bras : ce second vêtement, qui nous paraît être un gaubision (gambison) , est gris-fer-foncé. Les chausses et les babouches sont blanches. Le ceinturon, la poignée et le fourreau de l'épée, le chapeau orné d'une plume blanche et rehaussé de dessins or, sont noirs. Enfin le bas du tonnelet porte deux rangs de points or. Tel est l'agencement du costume de ce garde.
Voir aussi la page sur les sergents d'armes du 13ème au 15ème siècle
Gardes du corps : Nous avons dit que nos rois avaient toujours entretenu plusieurs Gardes pour la sûreté de leurs personnes, et qu'il en existait au commencement de la monarchie, quoique quelques historiens n'en fassent remonter l'origine la plus certaine qu'au VIe siècle. Nous avons donné (voir la page 'Sergents d'armes') les divers costumes de cette garde qui sont parvenus jusqu’à nous ; mais il parait que cette garde fut augmentée sous Louis XI ; et il doit passer pour certain que c'est sous Charles VII que la plus ancienne des quatre compagnies des gardes du corps fut instituée. En effet, les grands services que le comte de Boucan ou Boucam, écossais, rendit à Charles VII, et surtout la victoire qu'il remporta, auprès de Beaugé en Anjou, sur l'armée anglaise en 1421, engagèrent ce prince à lui donner des marques de sa reconnaissance. Il le fit connétable, et créa, en 1440 ou 1445, la compagnie des gendarmes écossais, ainsi que celle des archers de la garde du roi qui prit plus tard la dénomination de compagnie écossaise des gardes du corps du roi. Cette compagnie, qui dans l'origine n'était composée que de gentilshommes écossais, ne fut dans la suite écossaise que de nom. Les places de gardes ne se donnaient qu'à des Français.
Les trois autres compagnies, qu'on nommait compagnies françaises n'ont pas été créées en même temps. Louis XI étant à Puiseaux, en 1473 ou 1474, établit une nouvelle garde de 100 gentilshommes ; chacun d'eux devait entretenir et avoir à sa suite deux archers, ce qui composait, sans la compagnie écossaise, une garde de 300 hommes. En 1477 ce prince ayant dispensé les 100 gentilshommes de l'entretien des archers, forma des 200 hommes de cette arme une garde particulière qui fut appelée la petite garde du corps du roi, pour la distinguer de l'autre qu'on désigna sous le nom des cent lanciers gentilshommes de Hôtel du roi. Telle est l'origine de la première compagnie française des gardes du corps du roi. François 1er la réduisit à 100, lorsqu'il forma la troisième.
En 1475 ou 1479, Louis XI ayant disposé de 200 archers, il en forma une compagnie française dite archers de la garde, dont il donna le commandement à Claude de La Chastre. C'est cette compagnie qui devint la seconde compagnie française des gardes du corps. L'effectif des trois compagnies était alors de 400 hommes, sans compter les 24 gentilshommes écossais institués en 886 par Louis le Gros, et devenus depuis gardes de la manche. Ces gardes furent, en 1788, réduits à 10.
Charles VIII et Louis XII ne firent aucun changement à l'organisation des gardes du corps ; ils se contentèrent des trois compagnies instituées par leurs prédécesseurs. Il n'en fut pas de même sous le règne suivant.
La compagnie de 60 archers, créée en par François Ier, fut organisée au moyen des 30 archers que ce prince avait avant son avènement à la couronne ; de 20 archers du régiment du sieur de Crussol et de 10 de celui du sieur de Nancay. En 1516, le roi ajouta à celte compagnie, qui forma la troisième compagnie française, 45 autres archers du régiment de Crussol, ce qui en porta le nombre à 105.
Depuis cette époque, le nombre des compagnies n'a pas changé. En 1790, les gardes du corps ayant été supprimés, l'Assemblée constituante donna à Louis XVI une garde constitutionnelle dont les hommes étaient choisis dans toutes les classes de citoyens. Son existence ne fut pas de longue durée, et elle fut remplacée par la garde nationale parisienne. En 1814, les quatre compagnies des gardes du corps furent rétablies ; elles ont été supprimées en 1850.
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Ce costume : En 1586, le costume des Gardes-du-corps de la Prévôté offrait un agencement aussi agréable que pittoresque. Le corselet était blanc pointé argent, et avait des manches larges et courtes, et de longues basques. Le pourpoint et la culotte à taillades argent, étaient bleu-céleste. Les bas étaient rouges. Le chapeau bordé d’un galon or, et serré au bas de la forme par un ruban brodé rouge et argent, était noir. La houppette était rouge, blanche et bleue, et l’aigrette or.
Définitions du dictionnaire Furetière (1690)
GARDE. Substantif masculin. Archer ou Soldat détaché d’une compagnie pour protéger quelqu’un, ou pour l’arrêter, ou pour veiller à ses actions. Les Maréchaux de France ont envoyé un Garde à chacun de ces Gentilshommes qui se voulaient battre. On le dit aussi de tout le corps des compagnies, des Régiments d’Archers ou de Cavaliers : et en ce sens on dit Capitaine des Gardes, de ceux qui commandent les compagnies des Gardes du corps du Roy, et Capitaine aux Gardes, des Capitaines du Régiment des Gardes Suisses, ou Françaises. Un Cadet aux Gardes. Les Gardes de la Manche. Les Chevaux-Légers de la Garde.
On dit aussi les Gardes d’un Prince, d’un Général, d’un Gouverneur, les Gardes de la Prévôté de l’Hôtel, du Prévôt de Paris, les Gardes du Sel, des Aides, les Gardes des Ports. Gardes des pertuis, des rivières, etc. Il est fait mention aussi dans les Coutumes de Gardes liges, qui sont des vassaux obligés à garder le corps de leur Seigneur avec armes suffisantes.
Les Gardes de la Marine, sont des Gentilshommes destinés à servir sur les vaisseaux, pour être auprès de l'amiral, ou pour aider aux Officiers dans leurs fonctions.
On appelle aussi Garde, celui qui a soin de quelque chose. Le Garde de la Bibliothèque du Roy. Le Garde du Trésor Royal. Le Garde des Chartres. Le Garde des livres de la Chambre des Comptes.
On appelle aussi dans les six Corps des Marchands, les Maitres et Gardes, Ceux qui sont élus de ces corps pour être Jurés et faire observer par les autres les statuts et règlements de ces Communautés. Dans les Corps des Artisans il n’y a que des Jurés. Il y a aussi des Gardes et Contre-gardes des marais, îles et Salines.
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