Gravure de Léopold Massard et texte, extrait de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835.
Collection personnelle.
Claude de Lorraine, duc d’Aumale, fils de Réné II, duc de Lorraine, auquel il succéda au comté d’Aumale, s’établit en France, où il obtint des lettres de naturalisation, et fut pourvu de la charge de grand-veneur.
Il commanda, en 1515, les troupes du duc Gueldre, son oncle, à la bataille de Marignan, défit les Anglais devant Hesdin, en 1522, et les Allemands devant Neufchâteau, en Lorraine. Pendant la prison de François Ier, il alla joindre, avec un corps de troupes, le duc Antoine son frère, pour s’opposer aux paysans révoltés de Misnie, de Souabe et d’Alsace, qui se préparaient à pénétrer en Lorraine et en France. Il les défit et les dissipa à Saverne, et reçut à cette occasion des lettres de félicitation du parlement de Paris. François Ier érigea en sa faveur la terre de Guise en duché, et le nomma gouverneur de la Champagne, que le duc d’Aumale avait mise à couvert des incursions de l’ennemi.
En 1542 il fit la conquête du duché du Luxembourg, et pourvut, deux ans après, à la sûreté des Parisiens alarmés. De là, date l’affection qu’ils vouèrent aux princes de sa maison. Il mourut à Joinville en 1550.
Claude de Lorraine était grand, beau, spirituel, magnifique, homme d’État et habile capitaine, ce qui était fort rare. Ses enfants, dont il créa la fortune, héritèrent d’une partie de ses qualités, mais poussèrent plus loin leur ambition.
Son costume : Claude de Lorraine, copié sur son portrait original qui était à l’hôtel de Guise, et qui depuis fut transporté au château d’Eu, est revêtu d’un manteau brun-clair doublé de damas blanc et bandé d’une large broderie or et noir. Le pourpoint formé de bandes longitudinales, dont les unes sont brodées bleu et bandées de jaune, et les autres portent des taillades blanches arrêtées dans leur milieu par des G en or, est blanc.
Ces ornements se reproduisent exactement de même sur la partie des manches que laisse à découvert le manteau. Les trousses sont bleues et blanches. La partie bleue porte des petites taillades blanches. La chausse droite, dont la partie supérieure est décorée de dessins blancs disposés horizontalement, est entièrement blanche. La chausse gauche est blanche et bleue ; les ornements bleus dont elle est décorée sont disposés en spirale depuis la hanche jusqu’au genou, descendent ensuite perpendiculairement jusque sur le pied et sont traversés par trois jarretières blanches. Le fourreau de l’épée, dont la poignée est or et argent, est noir et or. La toque, surmontée d’une plume blanche et décorée d’une large turquoise, est brune avec des dessins or. Le vêtement plissé qu’on aperçoit au-dessous du pourpoint est blanc. Enfin le collier que porte cette figure est bleu.
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