Gravure et texte, extrait de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835.
Collection personnelle.
Godefroi de Barri, seigneur de La. Renaudie, chef de la conjuration d’Amboise, descendait d’une ancienne famille de Périgord. Il jouissait de la réputation d’un brave et vaillant capitaine ; selon Belle-forest, c’était l’un des plus éloquents hommes du royaume, quoique sans érudition.
Jean Du Tillet, greffier au parlement de Paris, ayant eu occasion d’examiner les titres de cette famille, trouva que La Renaudie possédait illicitement un riche bénéfice, et l’en fit dépouiller pour le donner à son frère. La Renaudie appela de cette décision au parlement de Bourgogne. Dans le cours du procès il altéra son titre de possession, dont on lui avait fait apercevoir vice, fut poursuivi alors comme faussaire par Du Tillet ; et il aurait couru le risque de la vie, si le duc de Guise, gouverneur de Bourgogne, ne l’eût fait évader.
Il s’enfuit à Genève, où il embrassa le calvinisme, et devint l’agent général du parti qui Voulait renverser le pouvoir des Guises. Ayant obtenu de rentrer, en France, il parcourut les provinces méridionales, l’Allemagne et les Pays-Bas, parvint à former des liaisons avec un grand nombre d’hommes marquants, leur fit adopter ses projets, indiqua une assemblée à Nantes pour le 1er février 1560, l’ouvrit par un discours que De Thou nous a conservé, et prétendit agir sous la direction d’un prince qui l’avait nommé son lieutenant, mais dont il ne lui était pas encore permis de révéler le nom. Le résultat de cette assemblée fut que les conjurés se réuniraient et marcheraient sur Amboise, où se tenait alors la cour.
Mais Pierre Avenelle, Protestant zélé, effrayé des suites que pouvait avoir une telle entreprise, alla trouver le secrétaire du duc de Guise, et lui découvrit toute la conjuration. Dès que le duc de Guise connut l’existence de ce complot, il fit conduire la famille royale au château d’Amboise. Les conjurés, quoique découverts, se rendent par petits détachements, pour détourner les soupçons, au lieu que La Renaudie leur a désigné ; mais à mesure qu’ils arrivent, ils sont enlevés par le duc de Nemours, conduits aux prisons d’Amboise, si l’on en espère des révélations, ou pendus aux créneaux du château.
La Renaudie, instruit de ces désastres, cherchait à rassembler ses différentes bandes pour attaquer Amboise et l’enlever de vive force. Mais, tandis qu’il se portait sur tous les points où sa présence était nécessaire, il est entouré dans la forêt de Château-Renaud, et tué d’un coup d’arquebuse le 17 mars 1560. Le cadavre de ce malheureux fut apporté dans Amboise, et attaché à une potence élevée au milieu du pont, avec cette inscription : La Renaudie, dit Laforet, chef des rebelles.
Son costume : Il porte un pourpoint, à taillades brun clair, et à bouffettes et manches brodées jaune est violet clair. Les trousses, à bandes superposées sur une doublure cramoisie, sont roses, ainsi que les chausses. La collerette est blanche. Le chapeau, dont le ruban de forme est rouge, le ceinturon et les bottes doublées de jaune, sont noirs.
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