Dessin et texte, extraits de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835.
Collection personnelle.
Jacques de Savoie, duc de Nemours, l’un des plus grands capitaines français de son temps, naquit en 1531, à l’abbaye de Vauluisant, en Champagne. Il restat deux ans sous la tutelle de Charlotte d’Orléans, sa mère, qui eut un tel soin de son éducation, qu’il devint, dit Guichenon, un des princes les plus accomplis de son siècle.
A l'âge de quinze ans, il fut présenté à François Ier, et ce prince, charmé de sa bonne mine, lui donna le commandement de deux cents chevau-légers. Il commença à se signaler, en 1552, au siège de Sens, se jeta l'un des premiers dans la ville de Metz, menacée par Charles-Quint, et concourut à la glorieuse défense de cette place. Il servit ensuite en Flandre et en Italie jusqu’à la trêve qui suivit la prise de Pont-de-Sture en 1555. En récompense de ses services, il fut fait colonel-général de la cavalerie légère, et continua de se signaler sous le règne de Charles IX contre les protestants. Il commandait les Suisses qui ramenèrent à Paris ce prince, que les protestants avaient voulu enlever à Meaux. Il se distinguai la bataille de Saint-Denis, fut chargé en 1569, avec le duc d’Aumale, de s’opposer au passage des troupes que le duc des Deux-Ponts amenait au secours des protestants.
Mais ayant échoué dans cette expédition par la faute du duc d’Aumale, il se retira dans son duché de Genévois, s’y livra à la culture des lettres et des arts, en sortit pour peu de temps lors du passage de Henri III à Lyon, et mourut à Annecy en 1585.
Brantôme fait de lui un portrait magnifique.
« Ç’étoit, dit-il, un très beau prince et de très-bonne grace, brave et vaillant, agréable, aimable et accostable, bien disant, bien écrivant, autant en rimes qu’en prose, s’habillant des mieux... Il étoit pourvu d’un grand sens et d’esprit ; ses discours beaux, ses opinions en un conseil belles et recevables ; il aimoit toutes sortes d’exercices, et si y étoit si universel qu’il étoit parfait en tous... si bien que qui n’a vu M. de Nemours en ses années gayes, il n'a rien vu, et qui l’a vu le peut baptiser, par tout le monde, la fleur de toute chevalerie. »
Son costume : Son manteau est noir, orné d'une riche broderie or et perles ; la doublure est loup-cervier foncé ; la culotte et les bas sont laque-amarante ; les souliers sont blancs. La toque est noire ; la plume qu’on y remarque est blanche.
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