Dessin de Dunand, gravure réalisée par Breton, et texte, extraits de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835.
Collection personnelle.
Louis de Gonzague, duc de Nevers, l’un des plus sages et des plus expérimentés capitaines de son temps, était le troisième fils de Frédéric II, duc de Mantoue.
Amené fort jeune en France, il fut élevé à la cour de Henri II, où il se distingua par son application à l’étude, et par son adresse à tous les exercices du corps. Il fut fait prisonnier à la bataille de Saint-Quentin, en 1557, et conduit devant son oncle Ferdinand de Gonzague, qui tenta inutilement de l’engager au service d’Espagne.
Devenu duc de Nevers en 1565, par son mariage avec Henriette de Clèves, héritière de ce duché, et nommé peu de temps après gouverneur du marquisat de Saluces, il se signala dans la seconde guerre civile, enleva plusieurs places aux protestants, notamment celle de Mâcon. En 1573, il se trouva au siège de La Rochelle, et s’opposa de tout son pouvoir à la restitution des places de Pignerol et Savillan, les seules que la France eût conservées en Italie. Il entra dans le parti de la Ligne, mais il y figura peu de temps, fut chargé en 1588 d’attaquer les protestants dans le Poitou, leur reprit plusieurs places, et les aurait chassés de cette province s’il n’eût été appelé au secours d’Orléans.
Après la mort de Henri III, il garda la neutralité pendant quelque temps, puis il se déclara ouvertement pour Henri IV, et rejoignit ce prince dans les plaines d’Ivry avec cinq cents gentilshommes armés et équipés. Il fut ensuite envoyé à Rome en qualité d’ambassadeur extraordinaire, pour opérer la réconciliation du roi avec le Saint Siège ; à son retour, il obtint le gouvernement de Champagne, quitta cette province pour combattre le duc de Parme en Picardie, et mourut à Nesle en 1595, à l’âge de cinquante-six ans. Ses restes furent transportés dans la cathédrale de Nevers, où sa veuve lui fit élever un magnifique tombeau en marbre
Sully dit que Henri IV fut débarrassé par sa mort d’un serviteur incommode et inutile ; mais il faut se rappeler que Sully et le duc de Nevers avaient eu des discussions très vives, et que le ministre de Henri IV, entraîné par son affection pour son maître, jugeait mal tous ceux qui ne partageaient pas son dévouement.
De Thou lui a rendu plus de justice, tout en le blâmant de sa prudence trop lente et trop circonspecte. Brantôme et d’Aubigné l’ont loué sans restriction.
« Dans sa jeunesse, dit d’Aubigné, il emporta le prix aux exercices de son siècle ; puis il fut bon capitaine et bon conseiller, meilleur Français que les Français mêmes, et ferme dans ses délibérations. »
Son costume : Le costume est celui de réception des chevaliers du Saint-Esprit au temps de Henri III. Il est extrait des portefeuilles de M. de Gaignières. Le manteau est noir, doublé d’hermine et orné d’une large broderie argent. Les chausses, le pourpoint et les souliers sont blancs ou en toile d’argent ; la fraise est blanche aussi, mais légèrement azurée.
|